Qu'est-ce que cela signifie pour un être humain d'exister dans l'univers qui l'entoure et d'occuper l'espace en général ? Autant de questions que l'artiste Valérie Kessler pose de façon ludique et visuelle. À bien des égards, les peintures elles-mêmes semblent remettre en question leur environnement. Les tons pastels de rose et de bleu se fondent harmonieusement. Leur présence remplit l'espace d'une fraîche tonalité; ils agissent comme des oasis colorées et nous questionnent dans une pièce carrée monochrome.
L'artiste s'est principalement inspirée de ses visites en Grèce, où la mer et la végétation sont restées gravées dans son esprit. Dans l'ensemble des paysages, les tons froids de la mer et du ciel s'unissent pour entraver les efforts de catégorisation des éléments - gaz, liquides et solides. Tandis que le spectateur peut fixer son regard sur les petites personnes tridimensionnelles, les figurines n'offrent pas d'autres perspectives d'orientation. Tout sens du haut et du bas est effacé. Au contraire, les caractères flottants ne font que perturber davantage la directionnalité ou l'échelle logique.
Bien que le concept troublant de l'absence de place et de l'ambiguïté de l'espace soit difficile à appréhender, les toiles atténuent la détresse mentale par le plaisir esthétique. Des couleurs et des lignes floues invitent le spectateur à s'interroger sur le temps et l'espace, et enfin à discerner sa propre position au milieu de tout cela. C'est à vous de décider si nous sommes très différents des acteurs de ces scènes. Inspection et introspection...
Texte: Lisa Aubry
